LES ELEMENTS INDISPENSABLES EN ECONOMIE

 

I. LES PHYSIOCRATES : la première représentation des circuits(début 18e siècle)

II. LES CLASSIQUES ET LEURS HERITIERS.

A. Les classiques libéraux (1776-1870)

B. Les néoclassiques (1870-1930)

C. Les courants libéraux contemporains

III . LA FAMILLE MARXISTE(milieu 19e-20e siecle)

IV . KEYNES ET SA FAMILLE DE PENSEE (1930-aujourd'hui)

1. Le fondateur J.M.Keynes

2. la famille de Keynes aujourd'hui

V. LES HETERODOXES

1.Schumpeter (1883-1950)

2.Les théoriciens de la régulation (années 70-80)

 

On peut distinguer, dans une première lecture de l'économie, 5 grandes familles de pensée économique depuis le 18e siècle : la famille des physiocrates au début du 18e avec François Quesnay qui ont, pour la première fois, pensé l'économie en terme de flux, celle d'Adam Smith (1723-1790) ou la filiation libérale classique de la fin du 18e au milieu du 19e, celle de Karl Marx qui se veut une critique de l'économie politique, celle de Keynes qui propose une méthode pour réguler l'économie capitaliste par le biais d'une politique économique et sociale active de l'état (à l'inverse des classiques) et enfin les hétérodoxes qui est constitué d'économistes difficiles à classer car faisant la synthèse de ces courants ou étant à part.

 

I. LES PHYSIOCRATES : la première représentation des circuits(début 18e siècle)

Les physiocrates, dont le chef de file est François Quesnay, ont tenté d'expliquer l'économie de leur époque avec une théorie de la production et de la valeur. Le premier problème consiste à dégager les classes qui participent à l'activité économique et les grandes relations qui les lient lors de la production, la distribution et l'échange. Pour eux, seul l'agriculture apporte une valeur nouvelle, permettant à la fois aux agriculteurs de subsister et de réensemencer les champs et même de dégager un surplus, qui permet de nourrir propriétaires, ouvriers et artisans qui ne travaillent pas la terre. Pour Quesnay, les ouvriers constituent une classe stérile car le processus de production artisanal ou industriel se contente de transformer des matières premières existant déjà : le coton devient fil, le fil devient drap, le drap chemise. Pour les Physiocrates, l'industrie est tributaire de l'adage " rien de nouveau sous le soleil ", la troisième classe étant celle des propriétaires qui vivent du surplus et consomment les biens produits par la classe stérile et la classe laborieuse (productive).

 

II. LES CLASSIQUES ET LEURS HERITIERS.

 

A. Les classiques libéraux (1776-1870)

L'écossais Adam Smith est le premier des économistes " classiques ".Dans recherches sur les causes et la nature de la richesse des nations (1776), rejetant la thèse physiocratique de la productivité exclusive de l'agriculture, Smith affirme que la richesse d'une nation est le produit de son travail et voit dans la division du travail la source de l'accroissement de cette richesse (exemple de la manufacture d'épingle). L'échange marchand est naturel et bénéfique : sous la pression de la concurrence, chaque participant est conduit par " une main invisible " à agir dans le sens des intérêts de la société. L'Etat doit laisser faire ces mécanismes (Etat gendarme) et chaque pays doit se spécialiser dans le domaine où il produit le mieux (avantage absolu). Pour David Ricardo (1772-1823), le libre échange améliore la situation économique de ceux qui se spécialisent en tenant compte de leurs avantages comparatifs. De plus, la rente est une notion différentielle qui dépend de la productivité marginale de la dernière terre mise en culture. Enfin, la valeur d'un bien est déterminée par la quantité de travail qu'il a nécessité. Pour T.R.Malthus (1776-1834) la population augmente de façon géométrique tandis que la production augmente de façon arithmétique. Les pauvres ont une démographie débordante, il ne faut pas les aider sinon on accélère la venue de la crise de subsistance (lois de population). Enfin, JB Say, dans sa loi des débouchés, affirme que tout offre crée sa propre demande.

 

B. Les néoclassiques (1870-1930)

Rejetant la théorie de la valeur travail au profit de la valeur utilité ou de la valeur rareté, les néoclassiques (Léon Walras, Menger, Jevons) développent 3 idées : Le calcul à la marge conditionne les choix rationnels des agents, l'utilité d'un bien est décroissante et l'embauche est conditionnée par la productivité marginale. Cette révolution marginaliste conserve les postulats classiques : rationalité et égoïsme des individus, le marché est efficient et efficace, les individus échangent si ils améliorent leur situation et l'échange se fait sur la base d'une valeur reconnue par les contractants. Walras et Pareto se sont attaché à démontré que dans une situation de concurrence pure et parfaite, les marchés s'autorégulent jusqu'à atteindre un prix d'équilibre, on est alors dans une situation d'optimum. Cette analyse a donné naissance à une mathématisation de l'économie : la microéconomie. La théorie néoclassique est une théorie des prix relatifs et de l'allocation des ressources considérées par définition comme rares.

 

C. Les courants libéraux contemporains

Monétaristes (Friedmann) et " nouveaux classiques " (Lucas) insistent sur l'autorégulation du marché. Il ne faut pas déstabiliser les anticipations des agents (école des anticipations rationnelles et adaptatives). L'Etat doit s'abstenir d'intervenir dans l'économie de manière excessive, les politiques de relance keynésiennes étant inflationnistes. De plus, pour les monétaristes une augmentation de la masse monétaire est synonyme d'inflation.

 

III . LA FAMILLE MARXISTE(milieu 19e-20e siecle)

 

Pour Marx (1818-1883), il n'y a pas de lois naturelles de l'économie : l'économie de marché est un mode particulier d'organisation de l'économie. Se basant sur la valeur travail (classique), il dénonce l'exploitation des travailleurs (par les propriétaires des moyens de production) dont découle la plus-value, c'est à dire la différence entre la valeur produite par l'ensemble des travailleurs et la valeur payée de la force de travail. Le capitalisme est, pour lui, un système voué à la crise à cause des déséquilibres de l'accumulation capitalistique :baisse tendancielle du taux de profit (inspirée par Ricardo), suraccumulation dans le secteur des biens de production accompagnée d'une surproduction dans le secteur des biens de consommations. La crise parvient à restaurer les profits et à rétablir les déséquilibres, mais provisoirement : les crises sont de plus en plus fortes, jusqu'à ce que la révolution n' amène la fin du mode de production capitaliste. Les tiers-mondistes ont pensé l'exploitation à l'échelle mondiale (échange inégal et détérioration des termes de l'échange) ; les théoriciens de la régulation ont tenté de représenter l'économie comme un ensemble de rapports économiques et sociaux.

 

IV . KEYNES ET SA FAMILLE DE PENSEE (1930-aujourd'hui)

 

1. Le fondateur J.M.Keynes

L'idée de base de Keynes est que l'emploi est lié à la croissance. Pour obtenir le plein emploi, il faut donc accroître la production nationale et pour cela augmenter la demande, au besoin en augmentant le déficit budgétaire et en distribuant de meilleurs salaires. Pour Keynes la propension à consommer est essentielle pour la croissance, étant plus importante chez les ménages à faible revenu, il est nécessaire de leur donner des revenus de transferts pour accroître la consommation et ainsi relancer l'économie. Celle-ci peut aussi être relancée à partir d'un déficit budgétaire, les dépenses de biens d'investissements engendrant des revenus eux mêmes dépensés, d'où une vague de demande, elle même source de nouveaux achats de biens d'équipement (multiplicateur d'investissement). L'approche est donc macroéconomique. Keynes est aussi persuadé que l'économie est fondamentalement guidée par les anticipations des agents, la demande anticipée détermine l'investissement des entreprises. Les taux d'intérêts jouent un rôle crucial dans les investissements, car quand ils sont bas, des projets plus nombreux deviennent financièrement moins coûteux et donc plus rentables. Donc pour Keynes une politique de crédit facile relance l'économie et permet de stimuler la création d'emplois. Dans la vision de Keynes, la monnaie et la finance agissent sur l'économie réelle. L'inflation, la mondialisation et le rôle croissant de l'Etat ont modifié les règles du jeu des années 30.

 

2. la famille de Keynes aujourd'hui

Les néo-keynésiens tentent de faire le lien entre néoclassiques et keynésiens : la relation de Philipps propose un arbitrage entre inflation et chômage dans le cadre d'une politique de réglage fin (fine tunning). Les post-keynésiens sont contre la baisse des salaires et proposent, pour retrouver le chemin de la croissance de plein emploi, de coordonner les décisions économiques, de faire jouer un rôle de locomotive aux pays forts, de rendre tolérables les déficits publics dus aux relances.

 

V. LES HETERODOXES

 

1.Schumpeter (1883-1950)

Pour J.A.Shumpeter, le progrès technique est le moteur de la croissance à long terme mais aussi des crises. Il explique les cycles longs (25-30 ans) par la succession de vagues technologiques (les "grappes d'innovations ") entraînant une croissance sans précédant à long terme au prix de douloureuses phases d'adaptation. Un processus de " destruction créatrice " a lieu: les innovations détruisent les emplois et les industries obsolètes mais en créent des nouveaux dans les industries de pointe.

 

2.Les théoriciens de la régulation (années 70-80)

Pour eux (Aglietta, Boyer, Lipietz), le capitalisme n'est pas immuable, il est immergé dans l'histoire sociale. Jusqu'à la crise de 1929, il était " concurrentiel "(flexibilité des prix et des salaires, concurrence de PME, faible organisation des salariés, libéralisme) puis jusqu'en 1974 il était " fordiste " (régulation keynésienne, recours à l'inflation pour ajuster l'évolution des profits, des salaires et de l'emploi, capitalisme " monopoliste " de grandes unités face à un syndicalisme puissant),auxquels ils associent des régimes d'accumulation. La crise actuelle est une crise de mutation qui remet en cause le rapport salarial fordiste, l'organisation du travail,le rôle des institutions (Etat Providence, syndicats) et le régime des échanges internationaux, c'est à dire le mode de régulation fordiste